Comment sauter le pas de la chirurgie esthétique ?
La chirurgie esthétique, plastique et reconstructrice a pour but de corriger l’apparence d’une partie du corps ou du visage d’une personne, homme ou femme, pour en améliorer l’aspect esthétique, sur la base de ses critères et de ses envies.
Il s’agit d’une pratique qui permet d’améliorer l’image que l’on a de soi et qui, dans la grande majorité des cas, permet de reprendre confiance en soi et de se sentir mieux dans son corps et dans sa tête. Toutefois la chirurgie n’est pas exempte d’enjeux psychologiques qu’il ne faut pas ignorer.
C’est le patient qui est à l’origine de la démarche mais c’est bien le chirurgien qui guide, informe et conseille quant à la meilleure approche. A ce titre, le chirurgien est celui qui pose les limites et qui peut, dans certains cas, refuser l’intervention s’il ou elle juge la demande de son patient irréaliste ou trop risquée.
La consultation avec le chirurgien : l'importance du 1er rdv
Vous songez à une opération de chirurgie esthétique à cause d’une caractéristique que vous jugez inesthétique : la forme de votre nez, vos rides trop visibles, vos seins trop petits ou trop gros ? On sait souvent ce qu’on voudrait améliorer, corriger, changer, mais quid du pourquoi ? Quelles sont les véritables raisons qui nous poussent à intervenir sur notre corps ou notre visage ? Un complexe, direz-vous, plus ou moins important et qui vous agace, voire vous procure une profonde souffrance depuis toujours. Pour la plupart des gens, bien souvent, l’opération est un soulagement, un réconfort, un cadeau. Parfois pourtant, les attentes sont moins réalistes : recherche de perfection à tout prix, d’amour ou de reconnaissance, attention ! Le bistouri ne fait pas de miracle et ne transforme le psychisme de personne.
Pour ces raisons, la consultation avec le chirurgien est indispensable. Bien sûr, elle vous permet de poser toutes vos questions et exposer votre projet au médecin, de voir si vous vous sentez à l’aise avec lui ou elle, si le courant passe. Mais pas seulement. Lui aussi vous évalue et apprend à vous connaitre, notamment vos antécédents (médicaux, personnels) et vos motivations. Typiquement, la dysmorphophobie est un motif de refus.
A la suite de ce premier entretien, et s’il estime que cette intervention peut être réalisée, il vous remet un devis précis et détaillé, une fiche d’information complète concernant l’intervention (où sont explicitement mentionnés bénéfices et risques) et vous laisse revenir vers lui. Vous disposez en effet d'un délai de réflexion de quinze jours.
Si vous souhaitez poursuivre, une deuxième consultation sera prévue ainsi qu’un rendez-vous avec l’anesthésiste. Dans le cadre d’une intervention pouvant faire l’objet d’un remboursement partiel, le chirurgien vous remettra la demande d’entente préalable à envoyer à l’Assurance-maladie et vous expliquera la procédure.
Quelles questions faut-t-il poser au chirurgien avant de se lancer ?
Nous l’avons vu, la première consultation est cruciale. Et surtout, il ne faut pas avoir peur de poser toutes les questions qui vous viennent en tête : Comment allez-vous procéder ? Combien de temps cela dure ? Quelle anesthésie ? Vais-je avoir mal ? Y-a-t-il un arrêt de travail ? Quelles sont les suites ? Combien va coûter l'opération ? Où sera-t-elle réalisée ? Se déroule-t-elle en ambulatoire ou est-ce que je passe la nuit en Clinique ? Etc.
Comment choisir son chirurgien esthétique ?
Oubliez les forums de discussion : les avis manquent crûment de fiabilité. Le mieux est toujours de se fier au bouche-à-oreille, de préférence auprès d’une amie ou d’une connaissance qui a réalisé la même intervention que vous et qui en est satisfaite. Et pour vérifier de source sûre la crédibilité d’un chirurgien esthétique, allez faire un tour sur le site de l’ordre des médecins : diplômes, expérience, cursus, tout est là. Un médecin reconnu par l’Ordre des Médecins dispose d’un numéro d’immatriculation. S’il n’en dispose pas, c’’est qu’il n’est pas reconnu : fuyez !
Préférez également la transparence, notamment au niveau du prix. Lors de la consultation, un chirurgien sérieux vous remet un devis détaillé, précis, dans lequel tout doit être extrêmement clair : il ne vous “appâte” pas avec une approche orientée prix, type ‘intervention pas chère’.
Méfiance également si le chirurgien dit oui à toutes vos demandes, même les plus farfelues. Un chirurgien sérieux sait et doit dire non quand il le faut.
Également, fiez-vous à votre ressenti : le courant doit passer, vous devez vous faire – mutuellement – confiance.
Enfin, voyez au moins deux chirurgiens différents. Cela vous permettra de comparer les devis, l’approche et votre feeling.
Comment en parler à mes proches ?
C’est une question épineuse et la réponse est surtout très personnelle. Il apparait évident qu’il est difficile de cacher une opération aux personnes qui côtoient votre quotidien, notamment quand il s’agit de chirurgie. En revanche, les actes d’esthétique médicale (injections, botox, peelings...réalisés en cabinet) peuvent être réalisés sans que personne ne le sache, la tendance étant résolument au naturel. On vous dira “tu as bonne mine”, plutôt que “tu as fait du botox !”.
Quant à la chirurgie, cela dépend de votre approche vis-à-vis de la question. Certaines personnes en parlent ouvertement et assument complètement, d’autres un peu moins, parfois par peur du jugement moral. Seuls de rares proches, présents avant l’intervention, sont au courant. Auquel cas, il est préférable d’aborder le sujet sans détour avec son entourage, à savoir conjoint, et enfants éventuellement. Et surtout de vous rappeler que cette intervention participe à votre équilibre et à votre bien-être.
Au sujet des personnes qui ne vous ont pas connu(e) avant, là aussi, tout dépend de vous. Il s’agit de votre corps et d’un sujet parfois très intime, et rien ne vous oblige à en parler.
Quelle que soit votre décision, cacher votre intervention de chirurgie esthétique ou au contraire la partager avec ceux qui comptent pour vous, c’est bien son résultat et l’impact positif qu’elle aura sur vous qui sont essentiels.
Ce sera le travail du chirurgien de ne pas vous juger mais de vous accompagner dans ce projet à partir du moment où il est réalisable et réaliste.