Les séquelles esthétiques de l’amaigrissement après obésité
Affectant 30% de la population adulte et 15% des enfants, l’obésité est une maladie de plus en plus fréquente, dans le Monde et en France. Afin de traiter l’obésité dont les conséquences sur la santé - et la vie de tous jours - sont très lourdes, des techniques chirurgicales existent. C’est ce qu’on appelle la chirurgie de l’obésité. Efficaces, de nombreux patients et patientes en ont bénéficier et perdre ainsi plusieurs dizaines de kilos. Mais après ? Quid des séquelles esthétiques de l’amaigrissement massif sur la silhouette et la peau ? Existe-t-il des solutions ?
Pour éviter le diabète, autrement dit trop de sucres dans le sang, les excès de cholestérol et les complications cardiaques qui en découlent (infarctus, insuffisance cardiaque), il est indispensable de maigrir lorsqu’on souffre d’obésité. Car ses risques s’ajoutent aux nombreuses complications vasculaires, aux risques accrus d’AVC et leurs séquelles neurologiques, les complications osseuses et articulaires. Maigrir est donc indispensable pour se sentir mieux dans sa peau et ce afin de prévenir et véritablement éviter des maladies graves.
Avant de passer à la chirurgie, il va de soi qu’un régime et un bon équilibre alimentaire mais également nutritionnel sont indispensables. Dans le cas de l’obésité, ils sont néanmoins souvent insuffisants.
Ainsi, il est possible d’avoir recours à la chirurgie bariatrique afin de diminuer la taille de l’estomac via ce qu’on appelle un anneau gastrique, ou encore un sleeve, ou le dériver à l’aide d’un bypass intestinal. Ces chirurgies peuvent sembler démesurées, voire barbares, mais la chirurgie bariatrique s'avère indispensable pour traiter les obésités sévères où l’amaigrissement doit être supérieur à 35 kg.
L’effet de l’amaigrissement sur la peau
Ces chirurgies de l’obésité sont particulièrement efficaces. Elles permettent vraiment de retrouver un poids acceptable et s’accompagnent d’un retour à un bien-être pour les patients. Toutefois, la peau garde les séquelles de l’obésité. Bien que très élastique et capable de s’étirer, la peau a été trop malmenée et distendue et ne revient tout simplement pas en place. On se retrouve avec un excès cutané important, caractérisé par une forte ptôse, bien souvent au niveau de l’abdomen, mais également sur l’ensemble du corps : cuisses, fesses, dos, bras, seins.
La chirurgie réparatrice post amaigrissement permet de retirer cet excès de peau et retrouver une silhouette beaucoup plus harmonieuse ainsi qu’une meilleure qualité de vie.
Cette distension de peau sera traitée par des liftings (ou “plasties”) au niveau d’une ou plusieurs zones du corps : plasties abdominales, bodylift, des liftings des bras pour traiter les ailes de chauve-souris (brachioplasties) ou encore le lifting des cuisses ou des fesses. Il est également possible de réaliser un lifting du visage et du cou.
Généralement, la plus forte demande est l'abdominoplastie lorsque la peau du ventre pend et cache le pubis. Le Bodylift est sa version plus complète, et traite également les côtés et l’arrière du tronc, de façon circulaire.
Afin d’optimiser et d’harmoniser les résultats de ces opération chirurgicales parfois lourdes, on pourra les associer à plusieurs techniques :
- Des lipoaspirations (ou liposuccion) car la perte de masse graisseuse n’est pas toujours homogène, toujours en préservant les vaisseaux lymphatiques situés à l’intérieur des tissus graisseux. S’il y a lieu d’effectuer une liposuccion, elle est effectuée avant de retirer l’excédent cutané.
- La technique du lipofilling, soit la greffe de cellules graisseuses du patient lui-même une fois la peau en excédent retirée puis redrapée, que ce soit sur le corps ou le visage. Cette technique permettra de sculpter certaines parties du corps ayant été vidées dues à l’amaigrissement : seins et fesses notamment. Elle est effectuée après la plastie.
La chirurgie reconstructrice : accompagner la restructuration post amaigrissement
La chirurgie bariatrique et post amaigrissement nécessite une prise en charge globale du patient pour l’accompagner : un nutritionniste, le chirurgien digestif qui réalise la chirurgie bariatrique, un psychiatre et un chirurgien plasticien pour la chirurgie post amaigrissement.
Lorsque l'on va subir une opération de chirurgie bariatrique, on est systématiquement informé de la possibilité de subir, suite à cette intervention, une opération de chirurgie réparatrice.
Toutefois, il n’y a absolument aucune obligation à cela. C’est au patient de se manifester auprès du chirurgien. Pour accompagner au mieux cette intervention, certaines conditions doivent être remplies. D’abord, il est nécessaire d’attendre au moins un an post chirurgie bariatrique afin que la perte de poids soit stabilisée. En outre, présenter un bon équilibre nutritionnel – d'où l’importance du suivi par un nutritionniste – et arrêter de fumer au moins un mois avant et après l'intervention sont essentiels afin de mettre toutes les chances de son côté.
Quid du remboursement de ces chirurgies plastiques ? A partir du moment où elles sont considérées comme réparatrices et effectuées dans le cadre d’une chirurgie post obésité, elles sont remboursées par l'Assurance-maladie, mais sur la base du tarif de la Sécurité Sociale, donc partiellement. Le reste sera à la charge du patient et peut énormément varier en fonction du lieu de la chirurgie : hôpital ou clinique privée.
Pour l'abdominoplastie par exemple, il faut être en présence d’une tablier abdominale (peau qui pend sur le pubis) pour pouvoir obtenir une prise en charge. En ce qui concerne les autres membres, le remboursement est valide si et seulement si le patient a bénéficié d’une chirurgie de l'obésité auparavant. La ptose mammaire n’est jamais prise en charge, sauf si plus de 300g de glande mammaire sont retirés, tout comme les actes réalisés sur le visage.
La prise en charge doit souvent remplir certaines conditions, et peut, parfois, faire l’objet d’une demande d’entente préalable.
Renseignez-vous également auprès de votre mutuelle car certaines complètent la prise en charge.