Reconstruction de la plaque aréolo-mammelonnaire
Après avoir reconstruit le volume et la forme du sein, la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (aréole + mamelon ou PAM) marque en général le point final du processus de reconstruction. Elle permet après un cancer du sein ou une maladie de Paget du mamelon de reconstruire le sein.
Après un cancer du sein ou une maladie de Paget du mamelon (une forme rare de cancer du sein), il est possible d’avoir recours à la chirurgie plastique reconstructrice afin de réaliser une reconstruction mammaire, et de refaire un mamelon et une aréole. Cette reconstruction peut se faire avec ou sans la pose de prothèses mammaires et peut être totale. Grace à cette chirurgie esthétique, le sein est reconstitué jusqu’à l’aréole et le mamelon.
Ainsi, la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) a pour but de reconstituer une aréole pigmentée avec en son centre le relief que constitue le mamelon.
Cette reconstruction est toujours proposée mais n'est pas obligatoire, et relève du choix personnel de la patiente. Toutefois, cette étape permet de souvent de mieux intégrer le sein reconstruit à son schéma corporel.
Deux techniques de chirurgie esthétique permettent une reconstruction du mamelon et la reconstruction de son aréole : la dermopigmentation (ou tatouage) et la greffe de peau. Pour le mamelon, cette peau peut provenir de différentes zones du corps : greffe du mamelon de l’autre sein si possible (cette technique n'entrainant pas de cicatrices visibles) , greffe d’une partie des petites lèvres de la vulve, ou un autre lambeau de peau (haut de la cuisse par exemple).
Pour cette chirurgie mammaire plastique reconstructrice, aréole(s) et mamelon(s) sont reconstruits en même temps.
Reconstruction du mamelon et de l’aréole : avant l'intervention
Il n'est en général pas nécessaire de réaliser un nouveau bilan préopératoire, sauf si une autre intervention est associée.
Une nouvelle consultation d'anesthésie est à prévoir selon la date à laquelle la dernière a été réalisée.
Aucun médicament ne contenant de l'aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l'intervention.
L'arrêt du tabac est fortement recommandé afin de favoriser la cicatrisation.
Reconstruction de la plaque aréolo-mammelonnaire : l'intervention
L'intervention peut être réalisée sous anesthésie locale ou sous anesthésie locale avec une légère sédation (injection intra-veineuse de tranquillisants). Elle dure en moyenne 30 minutes. L'hospitalisation est ambulatoire, c'est-à-dire que vous rentrez le matin à la clinique et en ressortez le soir-même.
La reconstruction de aréole grâce à une greffe de peau prélevée dans le sillon génito-crural (en haut de la cuisse entre la grande lèvre et la cuisse). Cette peau est naturellement pigmentée et apparait colorée lorsqu'elle est greffée au niveau de la peau thoracique. Le pansement cousu sur la greffe est appelé bourdonnet et permet de bien appliquer la greffe sur la peau sous-jacente.
Le mamelon est reconstruit grâce à un lambeau local de Little, qui permet d'enrouler la peau sur elle-même afin de restituer la projection du mamelon.
Un des inconvénients de la greffe de peau (autre que la greffe via l’autre mamelon) est qu’elle ne permet pas en général d’obtenir des aréoles foncées. Toutefois, il est possible ensuite d’avoir recours au tatouage afin d’en améliorer encore davantage l’aspect et parfaire la couleur dans le cadre d’une reconstruction de aréole.
Reconstruction du mamelon et l’aréole : suites et résultats
Cette intervention comporte des suites simples qui ne nécessitent aucun arrêt de travail.
Les douleurs post-opératoires sont en général très modérées et facilement calmées par des antalgiques usuels, et ce, même s’il y a eu la pose de prothèses mammaires.
Le bourdonnet (pansement cousu sur la greffe) est retiré en consultation la semaine suivant l'intervention. Il est recommandé de ne pas mouiller la greffe jusqu'à cicatrisation et de faire attention pendant lorsque vous vous douchez.
Les pansements sont simples (pansements gras) et peuvent être réalisés par la patiente elle-même chaque jour jusqu'à cicatrisation. Au premier pansement, les greffes ont parfois un aspect très blanc, puis la coloration évolue rapidement vers un aspect violacé. Des petites croûtes sont possibles. L’aspect rosé de la greffe apparaît dans les semaines suivantes.
Les fils utilisés sont résorbables et tombent spontanément au bout de 3 semaines environ. Les cicatrices peuvent être un peu visibles, mais restent malgré tout discrètes.
Le processus de cicatrisation terminé, on peut alors observer une aréole rosée et bien assouplie qui rend ainsi au sein son aspect naturel et complet. Votre poitrine redevient symbole de féminité.